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Marianne Abramovici

Parlons toilettes !

WC, lavabo, "petit coin" peu importe comment vous appelez ces commodités, elles nous sont indispensables et nous nous attendons à pouvoir sans difficulté les utiliser.


Bien-sûr, nous savons que dans d'autres pays, il y a des dispositifs qui, en France sont encore l'exception et là-bas, la norme. Inversement, nous pouvons concevoir que certaines dispositions comme les "toilettes turques" qui ont peu ou prou disparues de notre quotidien survivent dans certaines régions.


Mais en Occident, nous pensons pouvoir nous rendre dans ces toilettes avec confiance (universalité de la signalétique) et légèreté.


Quelle ne fut pas ma surprise de constater quelques différences dans les toilettes de Helsinski qui ont nécessité un peu de sortie de ma zone de confort et réflexion sur mon propre usage de ce lieu.


Passons vite sur un détail, le loquet qui permet la fermeture de ce lieu intime tourne dans le sens des aiguilles d'une montre et j'ai mis un peu de temps avant de comprendre (bon, je ne suis pas douée sur ce genre de choses).


Plus conséquent pour moi, les toilettes pour valides sont vraiment très étroites, tellement étroites qu'il n'est pas facile de se tourner. Inversement, les toilettes pour handicapées sont très spatieuses, très bien pensées et très nombreuses. Génial me direz-vous !


Ah, il faut bien que je chipote : même si j'ai des douleurs musculaires, j'utilise en grande majorité du temps des toilettes valides en France. J'estime normal de réserver les toilettes pour personnes handicapées à des personnes qui n'auraient pas la possibilité de se servir des toilettes pour valides. Mais, j'ai réalisé qu'ici, en Finlande, si je voulais être tout à fait à mon aise dans ce lieu dédié, il faudrait que j'utilise les toilettes pour handicapés. La conception des toilettes pour valide, qui autorise peut être le gain de place permettant autant de toilettes pour personne en situation de handicap, m'oblige à un déplacement auquel je n'étais pas préparée encore : que mon handicap soit visible y compris dans ce temps de ma journée.


Second point, beaucoup de toilettes sont mixtes. Pas toutes mais, par exemple, à l'Université, les toilettes sont mixtes.

Et elles sont pensées pour être mixtes, on n'y trouve que des cabines fermées. Pour autant, je me suis surprise à ne pas être prête à cette évolution encore.


Qu'on soit bien claire, je comprends ce choix et, sur le principe, je l'approuve. La possibilité de prévoir des toilettes "non genrées" est difficiles et ne feraient qu'augmenter la stigmatisation des personnes pour qui elles sont pensées. La solution finlandaise est donc probablement la bonne solution...à ceci près qu'elle réserve ce lieu à son usage le plus central.


Or, en France, les toilettes sont aussi un lieu où on se regarde, parfois on se remaquille ou se recoiffe. Bref un boudoir où on se retrouve et où parfois surgissent des conversations que l'on ne tiendrait pas dans une queue ou un square.



Faut-il, à côté des toilettes mixtes, réinventez des boudoirs qui seraient uniquement des lieux où se pauser et se faire belles ? Faut-il que notre société évolue assez pour qu'on puisse demander à une inconnue et devant un ou deux hommes de passage si elle n'aurait pas un tampon ?


La mixité des toilettes finlandaises illustre des conséquences sensibles d'une évolution de la société à laquelle j'aspire et dont je découvre, à ma plus grande surprise, que je ne suis pas totalement prête !


Et vous, comment imaginez vous les toilettes inclusives et responsables de demain ?



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