Je me faisais par avance un plaisir de dévorer le chapitre de Mlles Cognet et Janet consacré aux couleurs. Je me doutais qu'il porterait sur les registres de vocabulaire et je me demandais comment il serait organisé : par grande famille de couleurs ?
Je ne suis pas déçue. C'est effectivement les registres utilisés pour désigner les tons et teintes mais aussi leur harmonie, leur intensité et enfin leur nuance qui sont au coeur de cette leçon.
Et, sur ce point, nos deux institutrices montrent que cinq registres sont notamment employés quand on cherche à décrire une nuance :
- le registre technique appartenant au vocabulaire du peintre
- le registre des comparaisons en distinguant les comparaisons avec les plantes (orange, citron), avec la vie animale (saumon, chamois), différents aspects de la nature (vert d'eau, aurore), de substances précieuses ou quelconques
- le registre des noms de couleurs historiques
- des mots empruntés aux autres sens et notamment à l'ouïe (couleurs criardes), au toucher (ton froid, couleur fraiche), au goût
- enfin des mots empruntés au vocabulaire des sentiments.
Fort de cette gamme, j'ai eu envie de reprendre mes cinq récits fantastiques en associant chaque personnage non seulement à une perception sensorielle dominante mais à un registre pour désigner les couleurs particuliers.
Gork, peu sensible aux nuances, privilegiera les comparaisons avec la nature
Le phénix, Hastaing, noble aura un registre académique et n'hésitera pas à faire des références aux oiseaux ou aux peintres
Le Fouinard sera plus sensibles aux effets d'ensemble, aux assemblages et au sens du toucher.
La louve notera les touches vives et fera facilement des références à des tonalités exotiques. Elle sera sensible aux éclats et aux reflets.
Eupraxia, modiste de son état, fera naturellement attention aux habits en les décrivant autant par leur nuance que par leur reflet et leur texture. Elle peut avoir des références académiques mais plus moderne que le Phénix
Enfin, l'ondine utilisera le registre de l'ouïe et des sentiments et n'hésitera pas à saisir ce qu'une nuance peut avoir de spectaculaire ou de dramatique.
Me voilà équipée, à moi de reprendre mes textes pour les adapter !
Vous pouvez retrouver les règles de cet exercice d'écriture et les textes originaux ici.
Récit d'Eupraxia
Le maître d'hôtel, décidément très élégant dans sa queue de pie, nous fait descendre quelques marches pour nous conduire au Canari, le fameux cabaret dansant de l'Hôtel. J'ai beau savoir qu'on est dans une station à la Mode, je ne reviens pas de tous les services proposés par le Royal Bellevue. A l'entrée, nous sommes pris en charge par un jeune garçon, dans un complet veston noir cendre au tombé impeccable, qui nous demande si nous avons l'intention de fumer. Heureusement, nos trois compagnons déclinent. Il nous dit alors "bon, je vous installe en Océanie". Je me demande bien ce que cela peut vouloir dire avant de comprendre que les trois murs sont décorés de fresques représentant des scènes exotiques. Nous prenons place pas loin d'un mur représentant une plage ocre, où de belles taïtiennes dénudées se promènent, se prélassent ou dansent. La fresque est osée mais de belle facture.
On nous installe à mi-chemin entre l'orchestre et le mur, pas loin d'une fenêtre. Le soleil couchant nous fait à tous un beau teint comme si nous n'étions pas, pâles comme des parisiens. Beaucoup de femmes de la bonne société nous entourent. Je note quelques jeunes filles et jeunes gens un peu à part, plus près de l'Orchestre qui discutent gaiement et battent la mesure. J'imagine qu'ils ont un chaperon pas loin mais, que dans cette ambiance estivale, on leur met moins la bride au cou. Que je suis heureuse d'avoir eu une famille assez libérale pour me laisser gagner mon autonomie !
Les tenues des jeunes filles sont légères en voile ou en soie, dans des tons pastels et clairs où l'ivoire et le lavande domine. Les habits de leurs soupirants est un dégradé de bleu : bleu-roi, outremer, bleu de Prusse, indigo.
L'Orchestre n'est pas grand. Un piano, une contrebasse, un trompettiste. Ils jouent du ragtime pas trop fort. C'est entraînant et agréable. Seul le trompettiste est nègre, les deux autres musiciens sont blancs mais ils ne doivent pas être européens. Je me demande si l'un deux est une fée. Je parierais bien sur le pianiste qui joue à une vitesse peu naturelle. Roxane me jette un regard noir. Je ne m'en étais pas rendue mais, entrainée par le rythme, je me suis mise à battre la mesure et peut être bien que ma peau commence à luire. Flûte. Pourquoi la mode veut-elle que nos robes soient vaporeuses et si près du corps cette saison ! Ce n'est pas pratique en soirée dans une ambiance feutrées. Les hommes commandent des alcools. Je commande juste un peu de Champagne. Pas question de perdre davantage mon self contrôle. La flûte en cristal dans laquelle on me sert ma boisson est d'une finesse exquise. J'admire sa facture.
J'entends les hommes échanger quelques mots. C'est suffisamment rare pour que j'y prête attention. Visiblement, il s'agit de quelque chose à propos du verre où on leur sert leur whisky. Je vois le fouinard tourner son whisky dans son verre comme si c'était un grand cru. Je me demande bien ce qu'il a dans la tête encore !
Tout à coup, le silence. C'est la pause de l'Orchestre. On allume d'élégantes lampes de pétrole, dans ce nouveau style art déco. Le poli de leur verre donne une belle lumière. Ils ont déjà l'électricité à l'Hôtel mais je ne la sens pas à proximité. Ils ont du renoncer à l'installer, peut-être pour préserver cette ambiance de vieille auberge très chaleureuse. J'observe beaucoup de mouvements. La fin du concert semble sonner l'heure du coucher des jeunes gens et des dames. Le garçon qui nous a apporté nos boissons revient vers nous et nous demande si nous désirons un café, en regardant de façon un peu fixe Judith qui semble fascinée. C'est drôle de la voir ainsi, plus conquise que conquérante. Je refuse mais les quelques messieurs qui acceptent permettent d'apprécier l'odeur de ce café, exotique, riche. Dans la pénombre et le calme soudain, je m'étire. Je me sens merveilleusement bien dans cet endroit.
Récit de Hastain
J'aurais bien accompagné Judith sur la plage. Les goélands m'ont dit que la marée haute serait remarquable et poissonnière. Le groupe a tranché. On va 's'encanailler" au canari. Quel nom ridicule pour un misérable troquet breton. Pourquoi le canari ? En tout cas, dépayser le vacancier semble bien le projet de ce bar en sous-sol. Si je regarde en face, je surplombe une crique d'Amérique du Sud et des toucans aux couleurs vives sont perchés sur des palmiers vert Véronèse se détachant de façon superbe sur une mer turquoise. Si je regarde en face, c'est une fresque représentant des côtés luxuriantes de l'Afrique du Sud, un camaieu de vert émeraude et malachite, d'où au premier plan, des échassiers aux reflets corail sont magnifiquement rendus. On nous place près d' un mur qui représente une plage d'Océanie, ces naïades et ces perroquets. Je ne pensais pas trouver un décor si extraordinaire dans cette station.
Judith est aux anges. Son entrée est remarquée. De mon côté aussi, je fais tourner quelques têtes. De très jeunes filles dans des robes légères aux nuances fraiches et poudrées. Certaines ont sur les épaules des châles. Leurs mères ont des tenues sombres plus adaptées au climat et leurs manches sont longues. Aucune de ces danseuses ne méritent mon attention mais l'orchestre est remarquable. Décidément, ce choix de Ragtime est un signe de plus que la station est à la mode et cherche à séduire la clientèle anglaise. La carte des boissons est un autre signe qui ne trompent pas. A l'air désolé de Gork qui tourne et retourne la carte, je comprends qu'il n'avait pas saisi le concept de bar et je demande au serveur de nous servir quelque chose pour accompagner nos whisky. Je me concentre sur le morceau de Joplin que commence le pianiste. Incroyable qu'il le connaisse déjà, je n'ai reçu la partition qu'il y a un mois. Il le joue à la perfection. Je n'avais pas pensé à la contrebasse pour doubler la ligne basse mais c'est une réelle réussite. Le serveur revient avec nos verres et des olives pour Gork dont le regard s'illumine. Tout le monde semble satisfait de sa commande, ce qui semble réjouir le serveur qui s'éloigne en faisant quelques pas de danse. Chercherait-il à attirer l'attention de Judith ? Elle le regarde drôlement en tout cas. Tyrion ne semblait pas connaître les verres à bateau dans lequel on nous sert nos boissons. Le voilà, après quelques essais, plonger dans des réflexions dont il a le secret. Moi, je me contente d'apprécier mon excellent whisky. Cela a du bon d'avoir des clients anglais. J'irais bien rejoindre le coin des fumeurs mais je sais qu'il est important de rester en groupe. Surtout avec Gork qui regarde un peu trop fixement le musicien de la Nouvelle Orléans qui tire un chant superbe de sa trompette. Quel orchestre décidément ! Le jeune serveur revient pour nous proposer du café. Nuit blanche pour nuit blanche, autant voir si leur café est aussi bon que leur alcool. C'est le cas, même Gork esquisse un sourire. Quand au clin d'oeil que lance le serveur à Judith, il ne me laisse aucun doute. Il y a un peu d'enchantement entre ces deux là et peut être pas de la part de Judith pour une fois. Intéressant. Il va peut être falloir que je révise mon opinion sur cette station.
Récit de Judith
Roxane a décidé qu'on finirait la soirée dans le bar dansant de l'hôtel. Comme si une ballade sur la plage n'aurait pas été plus indiquée. Inutile d'essayer de la faire changer d'avis, autant essayer de voir ce que cet hôtel propose comme divertissement. Je les suis dans l'escalier qui descend vers les sous-sols, où se trouve ce cabaret dansant. Je ne sais pas trop à quoi m'attendre et je dois avouer que le décor du lieu m' impressionne. Trois belles fresques représentant trois scènes imaginaires, se déroulant chacune en bord de mer, décorent cet espace ni très grand, ni trop petit. Trois musiciens sont installés contre le mur du fond sur une petite estrade. Dans leur costumes noirs de Jais, il ne paient pas de mine. Pourtant, le son de leur ragtime est excellent alors même qu'ils ne jouent pas fort. Tout en m'installant avec mes compagnons autour d'une petite table, je continue à observer ce groupe. Un piano, une contrebasse et ...une trompette. Ces trois là sont de vrais artistes mais leur seul talent n'explique pas la qualité du son. Je me rends compte que le plafond est bas et que la scène est dans un angle. Visiblement, l'emplacement a été choisi pour son acoustique. Je les rejoindrais bien pour tester ce que donnerai mon chant mais bon, les chansons que je pourrais chanter sur leur musique de nègres risqueraient de déplaire à la bonne société. Tout de même, quel rythme ! Je suis très contente de l'effet de ma robe rubis sur l'assistance. Comme je m'y attendais, c'est plutôt "jeunes filles en fleurs" ou couleurs ternes, pour les quelques mères qui chaperonnent leurs enfants. Pas de noir pour les femmes cependant. Cela semble réserver aux serveurs, par ailleurs charmants. Celui qui nous apporte nos boissons a des tâches de rousseur sur tout le visage. Il doit être né roux. Il a des yeux verts très pâles, vert d'eau aux nuances jade et or. J'en ferai bien mon dessert. Hélas, il ne regarde que les hommes, nous sert, Eupraxia et moi très poliment mais sans relever la tête. Peut-être a-t-il ressenti le danger. Je me demande tout de même si je ne lui ai pas fait de l'effet sans m'en rendre compte. En repartant après avoir déposé la commande, il fait quelque pas de one-step sur la musique. Il est décidément bien charmant. Si on ne finit pas trop tard, je ferai peut être un tour pour découvrir où sont loger les serveurs. Les filles ont commandé du champagne. Quel manque d'imagination, vraiment. Je me suis laissée tentée par un brandy qui s'avère excellent. Sa couleur cuivrée, son parfum, cette note de caramel, c'est un alcool remarquable que je ne m'attendais pas à trouver ici. Au moins, la transformation de ce port en station balnéaire semble avoir renforcé les liens entre la France et l'Angleterre, ce qui s'entend aussi dans la salle. Je pose mon regard sur l'assistance. Quelques jeunes couples s'essaient à danser mais sans grand talent. Plusieurs hommes, en tenue complète, fument dans un coin heureusement éloigné. Aucun ne me semble exceptionnel. A tout prendre, c'est plutôt notre groupe et notamment le phénix qui attire les regards. Ce n'est pas pour me déplaire. Je profite des regards sur moi et me réchauffent au désir que je ressens tout autour de moi. La musique s'est arrêtée. Je regarde avec regret les musiciens quitter la scène. Mon dieu, il semble qu'ici, le coucher du soleil soit un signal de fin de soirée ! Le joli garçon revient nous proposer du café. J'accepte, pour croiser son regard. Il me le rend, sans rougir et me sourit. Décidément cette soirée ne fait que commencer !
Récit de Gork
Soirée pas seul. Dans grand terrier humain. Sous-sol mais en pierres. Du bruit. Du bruit artificiel. Un humain boucané sur scène. Sent fort. Vivant. Lieu pour boire. Pas pour manger. Mais Hastain demande pour moi. Des olives. Très petit. Pas nourrissant mais naturel. Ils ont mis des herbes. Pas assez mais bon, ce ne sont que des humains. Commande jus à bulle paille très claire pour les filles. Me fait éternuer. Boissons pas bonnes pour moi. Quelques humains marchent drôlement par deux. Du "one-step" me dit Hastain. Comprend pas. Le verre de Tyrion l'amuse. Celui qui sert lui dit que c'est un verre de bateau. Pourquoi il faut des verres spéciaux pour le bateau. Tyrion joue de nouveau avec. Quel enfant. Eupraxia commence à vibrer et à luire. Pas vu pourquoi mais Roxanne l'a vu aussi. Pas facile comme compagnons. Trop différents de moi. Bruit des vagues. Vent ce soir. Maintenant que le bruit mécanique a disparu, bruit de la nature de nouveau. Quelques rongeurs attendent le départ des humains qui commencent. D'abord les jeunes femelles fraiches puis les plus décrépites. Seuls les mâles jeunes restent encore un peu. L'elfe des bois qui nous amène les boissons revient avec du café. Moi aime. Teinté comme du brout de noix. Bon goût fort qui réchauffe. Il me glisse en douce du pain sucré. Bien. Bon terrier d'humains.
Récit de Tyrion
Drôle de bâtiment vraiment que cet hôtel. Ils ont réussi à garder l'esprit des villas originelles tout en aboutissant à un ensemble d'une taille remarquable. Le maître d'hôtel m'a promis de me montrer leur système de monte-charge, mais cela attendra. On se dirige vers le dancing qui se trouve en sous-sol. Enfin, ce n'est exact que sur la partie mer car, vers la place, on est en fait situé au niveau de la rue, c'est le rez de chaussé qui est en fait un premier étage. L'avantage, c'est que tout en étant dans un lieu plus chaleureux, on a tout de même un éclairage naturel. Je n'aime pas me retrouver dans un lieu fermé sous-terre. C'est absurde quand j'y pense. Il vaut mieux des fondations solides et profondes que des constructions reposant sur le sol. Quoi, tout dépend de la nature du sol. Mais,ici, les fondations doivent être solides. Je me demande quelle est la nature du sol. La côte est en granit mais le sol l'est-il aussi ?
La lumière du couchant ne me permet pas de distinguer exactement la couleur des pierres mais elle me semble d'une nuance trop jaune pour du granit. Du grès rose ? Dans la pénombre, les reflets du soleil lui donne une couleur de beurre frais inhabituelle.
J'ai fait confiance à Hastain pour la boisson. De toute façon, je n'ai pas eu le temps de consulter la carte. Pendant qu'on attend nos boissons, j'essaie de comprendre le rythme de la musique, visiblement à la mode, que joue l'orchestre. C'est une habille succession de syncopes sur les premiers et les troisièmes temps, donnant un sentiment de joie décousue. Je crois que j'aime bien. Faudrait que je vois une partition pour comprendre mieux la construction. Par contre, la danse qu'esquisse les quelques couples est décevantes. Aucune forme remarquable. Une vague marche en rythme.
Les couples forment un tableau aux harmonies attendues, bleu pour les cavaliers, tons doux et pastels pour leur partenaire. Quelques bijoux en or rehaussent cet ensemble bien terne.
Le verre dans lequel on me sert mon whisky a une forme adaptée pour les bateaux, pour minimiser le risque que le liquide ne se renverse. Je fais quelques essais. La cinétique de la boisson est remarquable. Que c'est bien pensé. Je n'aurais certainement pas résolu ce problème ainsi, en jouant sur le volume et la forme du verre mais c'est très fonctionnel. Je me demande si ce système pourrait être adapté pour mes expériences. Dommage que le verre ne fonde si vite. Tient, on éclaire encore aux lampes à huile. Pourquoi n'ont-ils pas électrifié cette partie de l'hôtel ? Il faudra que je pose la question au maître d'hôtel demain. Ah, quelle longue journée. Vivement que je retrouve ma chambre.
Récit de Roxane
La lune est pleine ce soir et sera basse sur l'horizon. Elle va éclairer la lande d'une blancheur laiteuse au moins jusqu'au milieu de la nuit. Autant passer notre soirée parmi nos hôtes afin de ne pas trop attirer l'attention sur notre groupe... Gork a fait un effort vestimentaire. Il porte une veste de chasseur dans un velours chamois un peu trop large mais, au moins, il ne porte pas cette ignoble robe de bure. Eupraxia a revêtu une robe en soie vert d'eau vaporeuse à la mode qui la met en valeur.
Judith, a son habitude, a le mauvais goût de s'exhiber dans une robe rouge sang au décolleté profond qui, évidemment, lui va comme un gant et attire tous les regards sur elle. Hastain lui tient le bras, tel un échassier servant dans son habit de corbeau. Ce n'est pas le cas de Tyrion qui semble tout droit sorti d'un buisson d'épines alors que j'ai veillé à ce que son costume soit lavé et repassé après notre arrivée. Où a-t-il donc erré pour l'avoir si vite froissé. Ah, qu'il est dur de maintenir cette meute.
A la commande de boisson, je me joins à la demande de Champagne. De toute manière, je ne boirais pas ce soir. Cette journée est bien trop longue et cette nuit trop lunaire, sans parler du ressac de la mer. Ah, que j'ai hâte de retrouver la Lande et de courir à perdre haleine.
On nous place un peu à l'écart du passage, pas très loin de l'orchestre. Je détecte une odeur connue et observe discrètement l'assistance dans une traque immobile de la créature dont je reconnais l'empreinte olfactive. Je met un peu de temps à repérer celui qui s'avère un vieux Sylphe. Dans ce tourbillon de parfums floraux, d'odeurs d'alcools divers et de sueurs, pas évident de suivre une piste. C'est quand il termine au piano un morceau à une vitesse déraisonnable que je finis par le repérer. Ce bon vieux Gontran. Il a donc finit pas revenir en Europe. Je vois à son sourire qu'il m'a aussi reconnu. Au moins une présence amicale dans cette station. Cela ne sera pas de trop pour rattraper les probables bévues des louveteaux.
Thyrion et Hastain sont en train de discuter, du contenant de leur Whisky. Discussion technique mais qui semble ravir Tyrion et dérider Hastain. Même Gork semble détendu. Etonnant que ce soir, la tension de ces derniers jours semblent derrière nous. Le serveur revient nous proposer un café fort, aux nuances fauve. J'hésite mais son fumet est délicieux. Je me rends compte que j'ai les crocs. Comment Gork arrive-t-il à tenir ?
Oh, il semble qu'il est réussi à obtenir un pain de la part... mais, c'est un elfe qui nous sert ! Et qui semble jouer de son charme sur Judith, avec relativement de succès. Ah, tiens, voilà qui est inattendu. Un sylphe et un elfe dans le personnel de notre hôtel et qui visiblement sont tous les deux plus amusés qu'inquiets de notre présence. Voilà qui rebat les cartes.
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